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<p »>Source : franceinfo.fr
C’est une première mondiale : des chercheurs ont réussi à réparer une partie du cerveau de souris. Une zone au niveau du cortex visuel qui était endommagée. Pour cela, ils ont cultivé des cellules souches embryonnaires pour les transformer en cellules neuronales et ils les ont implantées dans le cortex de souris. Une avancée prometteuse pour l’homme.
Une équipe de chercheurs franco-belges s’est rendue compte que certaines zones du cerveau tentaient de s’autoréparer en cas de lésion. Les chercheurs ont donc eu l’idée de stimuler cette autoréparation. Pour cela, ils ont cultivé des cellules souches embryonnaires pour les transformer en cellules neuronales et ils les ont implantées dans le cortex de souris. Le cortex c’est la partie superficielle du cerveau où se traite la vision, l’audition, les mouvements…
Au bout d’un an, ils ont vu que la greffe avait été efficace sur 61 % des animaux, dont le cortex visuel s’était remis à fonctionner normalement. Chez les animaux où la greffe n’a pas bien fonctionné, des tumeurs sont apparues, ainsi que des amas de cellules non différenciées. « Notre approche est d’essayer de greffer des neurones en bonne santé pour remplacer la région du cerveau lésée. On appelle cela une thérapie cellulaire par transplantation, » explique Afsaneh Gaillard, professeur à l’université de Poitiers et responsable d’une équipe de recherche Inserm sur le cerveau qui a travaillé sur le projet.
Ne crions pas victoire trop tôt
Cette découverte peut permettre de rêver que l’on pourra un jour réparer le cerveau humain, remplacer les neurones qui sont abîmés par exemple par un AVC ou par la maladie comme Alzheimer ou celle de Parkinson. Mais attention à ne pas s’enflammer trop vite. « Plusieurs équipes dans le monde essaient de voir la possibilité de réparation dans différents types de lésions. On a montré, sur des animaux, qu’il est possible de réparer les lésions traumatiques, ou celles causées par la maladie de Parkinson. Ce sont des sujets de recherche en cours et les recherches essaient de voir la faisabilité de cette approche dans d’autres maladies, » précise Afsaneh Gaillard.
Les chercheurs n’ont pour le moment réalisé leurs tests que sur des souris. Rien ne dit que le succès de cette greffe sera identique chez l’homme. Ensuite, ce travail a montré que le cortex humain était encore plus compliqué que ce que l’on imaginait avec des centaines de types de neurones différents. Donc pour réparer une zone précise, il faut fabriquer les neurones correspondants. Pour faire simple on ne répare pas la zone du cortex responsable de la vision avec des neurones responsable des mouvements. « La difficulté est d’obtenir des neurones appropriés pour réparer le cortex visuel et voir la fonctionnalité des cellules à long terme et vérifier l’absence de formation de tumeur, » explique Afsaneh Gaillard. C’est une recherche expérimentale et il y a encore beaucoup de recherches à effectuer avant une application éventuelle chez l’homme, tempère Afsaneh Gaillard.